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Donald Trump s’est dit prêt à lever « presque immédiatement » les sanctions américaines contre le secteur turc de la défense en recevant jeudi son homologue, Recep Tayyip Erdogan. Il lui a toutefois aussi demandé de cesser les achats de pétrole russe par la Turquie, pendant une prise de parole à ses côtés dans le Bureau ovale.
Le président américain Donald Trump a reçu ce jeudi à la Maison-Blanche son homologue turc Recep Tayyip Erdogan. Une invitation que le président turc attendait depuis longtemps, rappelle notre correspondante à Ankara, Anne Andlauer. La dernière fois que Recep Tayyip Erdogan a été reçu à la Maison-Blanche, c’était sous le premier mandat de Donald Trump, qui l’y a accueilli deux fois, en 2017 et 2019.
Joe Biden, avec lequel les relations étaient notoirement tendues, ne lui a pas fait cet honneur. « Nous sommes amis depuis longtemps » y compris « quand j’étais en exil pendant quatre ans », a déclaré Donald Trump à propos de son homologue turc, en faisant référence à la durée du mandat de son prédécesseur démocrate, Joe Biden.
Des promesses d’achats d’avions
« Si nous avons une bonne réunion, presque immédiatement », a dit le président américain à un journaliste qui lui demandait quand il pourrait lever les sanctions. En 2020, les États-Unis avaient pris des mesures contre la Turquie, pourtant leur alliée au sein de l’Otan, en raison de l’achat par Ankara du système de défense antiaérienne russe S-400.
Washington a aussi interdit à la Turquie d’acheter les avions de chasse américains les plus perfectionnés, les F-35, affirmant que la présence du système en question permettrait à la Russie de collecter des informations sur les capacités de cet appareil.
Le président turc s’était montré confiant dans la capacité de lever à la fois les sanctions et ce véto à l’occasion de sa visite à la Maison Blanche. Donald Trump portait d’ailleurs un pin’s représentant un avion de chasse au revers de sa veste jeudi.
Avant la venue du président Erdogan, le chef d’État américain a ainsi évoqué l’imminence « de nombreux accords commerciaux et militaires avec le président Erdogan, notamment un achat à grande échelle d’avions Boeing, un important contrat pour les F-16 et des discussions sur le programme F-35 ». Le chef du principal parti d’opposition turc (CHP), Özgür Özel, qui avait révélé cette invitation avant même l’annonce officielle, affirme que Recep Tayyip Erdogan l’a obtenue en promettant d’acheter 300 avions Boeing.
Arrêter l’achat de pétrole russe
Le président américain, qui cherche à isoler la Russie économiquement, a prié le dirigeant turc de cesser ses achats de pétrole russe. Donald Trump sait qu’avec la Chine et l’Inde, la Turquie fait partie des trois plus gros acheteurs de pétrole russe, relate notre correspondant à Washington, Vincent Souriau. Et devant Recep Tayyip Erdogan, le président américain martèle qu’il n’y a qu’une solution pour arrêter la guerre : étrangler l’économie russe.
« Je voudrais qu’il cesse d’acheter du pétrole russe alors que la Russie poursuit son carnage en Ukraine », a insisté Donald Trump. « Ils ont déjà perdu des millions de vies au combat. Et pour quoi faire ? Pour quoi faire ? C’est une honte. Il n’y a qu’à les laisser continuer, parce que leur économie est dans un état lamentable. Et c’est une honte qu’ils continuent de tuer tant de gens sans raison. Ils ruinent des vies humaines. Ils doivent s’arrêter. Poutine doit s’arrêter », a martelé le président américain.
Jusqu’ici, la Turquie n’a montré aucune intention de modifier son approvisionnement. Depuis janvier 2023, selon le Centre de recherche sur l’air et l’énergie (CREA) un organisme finlandais indépendant, elle a versé à la Russie plus de 90 milliards de dollars, dont 60 milliards pour l’achat de pétrole.
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