En Turquie, le journaliste Fatih Altayli condamné à plus de quatre ans de prison pour « menace envers le président »

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Le Monde, le 26 novembre 2025

M. Altayli avait été écroué à la fin de juin après avoir déclaré, à propos d’un sondage indiquant qu’une large majorité des Turcs s’opposeraient à une éventuelle présidence à vie de Recep Tayyip Erdogan, que plusieurs sultans ottomans avaient fini « assassinés » ou « étranglés ».

Le journaliste turc Fatih Altayli, l’un des commentateurs politiques les plus populaires du pays, a été condamné, mercredi 26 novembre, à quatre ans et deux mois de prison pour « menace » envers le président Recep Tayyip Erdogan, a rapporté l’ONG de défense des médias MLSA.

M. Altayli avait été arrêté à la fin de juin après avoir déclaré, à propos d’un sondage indiquant qu’une large majorité des Turcs s’opposeraient à une éventuelle présidence à vie de Recep Tayyip Erdogan, que plusieurs sultans ottomans avaient fini « assassinés » ou « étranglés ».

Le journaliste, détenu depuis cinq mois à la prison stambouliote de Silivri, est suivi par 2,8 millions d’abonnés sur X et par près de 1,7 million d’abonnés sur YouTube, où il animait jusqu’en juin une émission quotidienne très suivie.

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« Ce pays a déjà étranglé ses sultans par le passé. Quand il ne les appréciait pas, quand il ne les voulait pas… Nombre de sultans ottomans ont été étranglés, assassinés ou se seraient suicidés », expliquait M. Altayli sur sa chaîne YouTube le 20 juin.

Un procureur avait requis son placement en détention provisoire deux jours plus tard, affirmant qu’il avait par son commentaire menacé le président turc.

Lors de sa garde à vue, le journaliste avait dit qu’il n’avait fait que fournir des « éléments de contexte historique », sans volonté de menace, selon plusieurs médias d’opposition citant le procès-verbal d’une de ses auditions.

Reporters sans frontières classe la Turquie à la 159place, sur 180, de son classement relatif à la liberté de la presse, entre le Pakistan et le Venezuela.

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Le Monde avec AFP

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