En Turquie, nombreuses arrestations de personnes soupçonnées de travailler pour les services secrets israéliens / FRANCE INFO

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Un vaste coup de filet a été opéré cette semaine en Turquie contre plusieurs dizaines de personnes suspectées de travailler comme espions pour le compte du Mossad. Et ce n’est pas la première fois.

Le 7 janvier 2024, France Info.

Les autorités turques ont arrêté 34 personnes le 2 janvier, soupçonnées d’espionnage au profit d’Israël, accusées notamment de préparer des enlèvements.

L’histoire récente des relations compliquées entre la Turquie et Israël est jalonnée de telles opérations anti-espions, recrutés par le Mossad pour surveiller des Palestiniens en Turquie. Le ministre turc de l’Intérieur a posté une vidéo scénarisée de ces dernières arrestations, sur fond de musique dramatique. Beaucoup de publicité donc cette fois-ci. Mais en décembre dernier déjà, 44 personnes avaient été arrêtées, plus discrètement, pour espionnage de Palestiniens au profit du Mossad. Les suspects, selon la police turque, se faisaient passer pour des consultants privés.

Le ministre de l’Intérieur, Ali Yerlikaya, s’est félicité de ces arrestations sur le réseau social X (ex-Twitter) :

Les agences gouvernementales ont également donné des détails sur le mode opératoire du Mossad en Turquie : d’après les services de renseignement turcs, le Mossad postait des offres d’emploi sur les réseaux sociaux ou dans des salles de chat ; les échanges étaient conduits sur des applications de messagerie cryptée et les paiements effectuées en cryptomonnaie. L’argent était parfois versé par des intermédiaires, qui pensaient blanchir de l’argent de paris illégaux.

Pour tester ces recrues, des tâches mineures leur étaient d’abord confiées. Certaines avaient des contrats courts, employés pour du travail tactique, comme des agressions. Les contrats longs, eux, étaient rencontrés à l’étranger, dans des hôtels ou des complexes de luxe, passés au détecteur de mensonge avant de se voir confier des tâches plus importantes et de fortes sommes de cash à introduire en Turquie dans des sacs spéciaux afin d’éviter leur détection à la douane.

Les recrues étaient aussi entraînées aux différentes tactiques de hacking, notamment des caméras de sécurité ou des téléphones de leurs cibles, de pose de GPS espions sur leurs véhicules, voire la mise sur pied de sociétés d’ambulances pour mener discrètement différentes opérations

Plusieurs dizaines d’interpellations ces deux dernières années

L’opération « Nekpet » en avril 2023 s’était soldée par 17 arrestations, l’opération « Neoplaz » en décembre 2022 par 68 personnes interpellées, l’année précédente c’était l’opération « Muteni » : 29 suspects interpellés. Ceux-là étaient notamment chargés d’enlever un hacker du Hamas. Sans doute l’épisode le plus rocambolesque : ce hacker palestinien, qui aurait réussi à perturber le fonctionnement du « Dôme de fer » protégeant Israël des attaques de missiles, a été enlevé en Malaisie pour le compte du Mossad. Les services turcs et malaisiens ont réussi à le libérer, et à le ramener en Turquie où il réside dans un lieu sécurisé.

Mais les services turcs travaillent aussi avec leurs homologues israéliens : ils ont notamment déjoué en 2023 une tentative iranienne de kidnapping et d’attentat contre des ressortissants israéliens en Turquie.

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