« L’élection turque est marquée par un retour du nationalisme » – Dorothée Schmid / FRANCE INTER

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Elections en Turquie : Dorothée Schmid chercheuse, responsable du programme Turquie contemporaine et Moyen-Orient de l’IFRI, actuellement à Ankara, elle est l’invitée du 6h20. Pour écouter l’émission sur France Inter, 15 mai 2023, par Dorothée Schmid, chercheuse, responsable du programme Turquie contemporaine et Moyen-Orient de l’IFRI.

Selon les premiers résultats de la présidentielle turque, le pays se dirige vers un second tour de l’élection présidentielle, et c’est le président sortant Recep Tayyip Erdogan qui est en tête, devant le candidat de la coalition d’opposition. « La campagne a été marquée par une lutte très organisée de l’opposition, pour la première fois, pour tenter de remporter ce scrutin présenté comme historique », analyse Dorothée Schmid. « C’est un peu décevant de ce point de vue, parce qu’on aurait pu espérer que le candidat de l’opposition l’emporte au premier tour. Mais là, Erdogan a une telle avance que ce sera très compliqué de rattraper ce retard au second tour. »

« Ce qui est frappant, c’est qu’au Parlement, l’alliance d’Erdogan perd quelques sièges, mais que c’est le parti ultra-nationaliste, qui est son allié, qui en gagne », explique-t-elle. « L’élection est marquée par un retour du nationalisme, qui a infusé toutes les alliances. Partout dans les coalitions, on a des partis nationalistes, à l’exception de la coalition de gauche. C’est devenu un fonds de commerce parfaitement admis par tous les partis politiques. Ce qui nous frappe le plus en tant qu’Européens, c’est le déchaînement de xénophobie à l’encontre des réfugiés syriens, ou l’attitude envers les Kurdes, avec un climat de criminalisation permanente. »

Le second tour est-il donc déjà plié ? « Erdogan, c’est un marathonien de la politique », rappelle Dorothée Schmid. « Il est très bon en campagne, là il a deux semaines de campagne à nouveau, dans un climat très tendu. Et l’AKP est extrêmement organisée : même dans le contexte post-séisme (dont on a beaucoup dit que c’était ça qui allait coûter l’élection à l’AKP), si l’organisation sur le moment a été catastrophique, sur le terrain ensuite la solidarité a été organisée [par le parti présidentiel] de manière extrêmement efficace. Donc dans les provinces touchées, l’AKP est restée en tête ! »

Pour écouter l’émission sur France Inter, 15 mai 2023, par Dorothée Schmid.

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