L’Otan «s’attend» à une accession de la Suède et de la Finlande en 2023… mais sans pouvoir la garantir – Le Figaro

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« Le premier ministre suédois Ulf Kristersson a pour sa part déploré que la Turquie «souhaite des choses qu’on ne peut pas lui donner» » rapporte Le Figaro avec AFP du 8 janvier 2023.

La Suède et la Finlande pourraient accéder à l’Otan dès 2023, a estimé dimanche 8 janvier le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg qui a cependant rappelé que la décision dépendait des Parlements turc et hongrois. «Je m’attends (à ce que l’adhésion ait lieu en 2023), mais je ne garantirai pas la date exacte, car il s’agit bien sûr d’une décision souveraine du Parlement turc et du Parlement hongrois, (qui) n’ont pas encore ratifié l’accord», a affirmé Jens Stoltenberg dans une interview à l’AFP.

La Hongrie et surtout la Turquie bloquent depuis mai l’entrée des deux pays nordiques dans l’Otan. «Nous avons eu des négociations, et elles ont été assez exigeantes, en juillet de l’année dernière, lorsque la Turquie, la Finlande et la Suède ont convenu d’un mémorandum commun dans lequel elles décrivaient comment elles pouvaient intensifier leur collaboration, à la fois en ce qui concerne les exportations d’armes, mais aussi, par exemple, dans la lutte contre le terrorisme», a rappelé Jens Stoltenberg.

«La Finlande et la Suède ont respecté cet accord et se sont clairement engagées à avoir une coopération à long terme avec la Turquie sur ces questions. Par conséquent, le moment est venu de finaliser le processus d’adhésion et de ratifier le protocole d’adhésion», a-t-il déclaré.

Stockholm refuse certaines exigences turques

Plus tôt dans la journée, le premier ministre suédois Ulf Kristersson avait affirmé que «La Turquie [confirmait] aussi bien que nous [avions] fait ce que nous avions dit que nous ferions, mais elle dit aussi qu’elle veut des choses que nous ne pouvons et ne voulons pas lui donner», a évoquant le processus d’adhésion de son pays à l’Alliance atlantique lors d’une conférence sur la défense et la sécurité en présence de Jens Stoltenberg. «Nous sommes convaincus que la Turquie va prendre une décision, nous ne savons juste pas quand», a avancé Ulf Kristersson avant d’ajouter: «La décision est dans le camp de la Turquie». Cette décision dépend notamment de plusieurs facteurs de politique intérieure turque.

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Fin décembre, Ankara avait relevé des «mesures positives» prises par Stockholm, mais réclamait «d’autres pas importants» pour lever ses objections à l’entrée de la Suède dans l’Otan, avait alors indiqué le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu. Ces déclarations intervenaient quelques jours après le refus de la Cour Suprême suédoise d’extrader le journaliste Bülent Kenes, réclamé par le président turc Recep Tayyip Erdogan. Seuls les parlements turc et hongrois n’ont pas ratifié l’entrée de la Suède et de la Finlande dans l’Otan.

En marge de la conférence de dimanche, le chef de la diplomatie finlandaise a réaffirmé que son pays entrerait en même temps que son voisin dans l’Alliance Atlantique. «La Finlande n’est pas si pressée de rentrer dans l’Otan qu’on ne peut pas attendre que la Suède obtienne le feu vert», a dit Pekka Haavisto à la presse. Le premier ministre suédois Ulf Kristersson avait effectué l’un de ses tout premiers déplacements internationaux à Ankara, début novembre, pour tenter de lever le véto turc.

Le Figaro avec AFP, 8 janvier 2023, Photo/Evgenia/Stock-adobe.com

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