Une cellule iranienne visant des touristes israéliens démantelée en Turquie – Courrier International

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« La collaboration entre services de renseignements turcs et israéliens aurait permis d’éviter au moins un projet d’enlèvement ou d’assassinat visant des ressortissants israéliens à Istanbul. Téhéran a nié toute responsabilité, mais le chef du renseignement des Gardiens de la révolution iranienne, soupçonné d’avoir piloté ces opérations, a été écarté » rapporte Courrier International du 24 juin 2022.

Après une série d’assassinats d’officiers et de scientifiques iraniens sur le sol iranien et imputés à Israël, l’Iran aurait projeté de se venger en visant des ressortissants israéliens en Turquie voisine. Ces derniers jours, les services de sécurité turcs ont annoncé avoir arrêté les agents iraniens chargés de cette mission et présents à Istanbul.

Se faisant passer pour des étudiants, des touristes ou des hommes d’affaires, ces personnes, accompagnées par des complices de nationalité turque, s’étaient installées dans divers appartements à travers la ville, ainsi que dans un hôtel du très touristique quartier de Beyoglu, rapporte l’agence de presse IHA.

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Au moins cinq personnes de nationalité iranienne auraient été interpellées, selon le quotidien Habertürk. Des armes de poing équipées de silencieux auraient été retrouvées en leur possession. Parmi les cibles visées, aurait figuré l’épouse d’un diplomate israélien à la retraite, avance le journal Hürriyet.

Ces toutes dernières semaines, les autorités israéliennes déconseillaient fortement aux citoyens israéliens de se rendre en Turquie. De son côté, Ankara avait mis en garde Téhéran contre de telles opérations sur son sol.

Un groupe de touristes israéliens exfiltré en urgence

Hürriyet souligne qu’une attaque aurait été évitée de justesse le 15 juin. Agissant sur des renseignements fournis par leurs homologues du Mossad, les agents du MIT turc auraient pris en charge un groupe de touristes israéliens résidant dans un hôtel du quartier de Beyoglu qui auraient été pris en filature par des éléments de la cellule d’espions iraniens qui auraient réservé des chambres dans le même hôtel.

Le 15 juin dans l’après-midi, alors que le groupe de touristes était en visite dans Istanbul, il aurait été pris en charge par les forces de sécurité turques, qui, interdisant aux voyageurs de retourner prendre leurs valises à l’hôtel, les auraient accompagnés en urgence à l’aéroport pour qu’ils quittent le pays.

Ces succès ne peuvent qu’améliorer encore les relations entre Ankara et Tel-Aviv. “C’est grâce à notre coopération que la vie de citoyens israéliens a été sauvée la semaine dernière”, s’est réjoui, jeudi 23 juin, le ministre des Affaires étrangères israélien, Yaïr Lapid, qui effectuait ce jour-là une visite diplomatique à Ankara.

Dans ce contexte, ce dernier a annoncé, avec son homologue turc Mevlüt Cavusoglu, que la Turquie et Israël entendaient nommer et envoyer à nouveau des ambassadeurs dans leurs capitales respectives afin de faciliter le dialogue diplomatique entre les deux pays, quasi inexistant ces dernières années, souligne le quotidien économique Dünya.

Téhéran dément, mais démet un responsable des renseignements

L’Iran a qualifié ce vendredi 24 juin, par la voix du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, de “ridicules” les accusations israéliennes d’un complot iranien contre des Israéliens à Istanbul, ajoutant que l’État hébreu cherchait à “détruire les relations entre deux pays musulmans”, en référence à la Turquie et l’Iran.

Pourtant, ces dernières semaines, un nom au sein de l’appareil sécuritaire iranien, lié à ces opérations en Turquie et aux éliminations en Iran, avait émergé dans les médias israéliens : celui de Hossein Taeb, chef des services du renseignement des Gardiens de la révolution islamique, l’armée idéologique du régime iranien.

Le 23 juin, on apprenait qu’il a tout simplement été “remplacé” à son poste après treize ans de bons et loyaux services et nommé conseiller du commandant des Gardiens, Hossein Salami. Comme l’écrit le média IranWire“cette décision intervient après une semaine de spéculations selon lesquelles Taeb pourrait être limogé” après ses échecs en Iran et en Turquie.

Courrier International, 24 juin 2022

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