« L’amour, le Deutsche Mark et la mort » – réalisateur Cem Kaya / ARTE

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Entre musiques traditionnelles et bluettes sentimentales, complaintes protestataires et hip-hop, une plongée musicale émouvante dans la mémoire de l’immigration turque en Allemagne, des années 1960 à nos jours.

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La République fédérale allemande fait appel à l’immigration turque dès 1955, mais c’est seulement à partir de 1961, avec la signature d’un accord de recrutement bipartite, que celle-ci devient massive. Parmi ces Gastarbeiter (« ouvriers invités ») assignés à des conditions de vie difficiles malgré leur contribution importante au miracle économique, de nombreux asik, des poètes chanteurs, vont avec les accords simples de leurs luths et des textes improvisés, raconter en musique la brutalité de l’exil. Certains disent le mal du pays, la vie dans les foyers, la nostalgie de la famille, le racisme, tandis que des stars émergentes, telle la jeune Yüksel Özkasap, préfèrent parler d’amour à leurs compatriotes. Très vite, les concerts ne suffisent plus à satisfaire la demande et le label Türküola voir le jour à Cologne. La jeune musique turque d’Allemagne se diffuse également en Turquie, apportée dans les valises des immigrés en vacances…

Héritages
En archives, chansons et très nombreux témoignages, dont ceux de têtes d’affiche hautes en couleur, Cem Kaya déroule la bande-son qui a bercé sur trois générations la population turque d’Allemagne, entre musiques traditionnelles et bluettes sentimentales, complaintes protestataires et hip-hop. Ce voyage sonore et mémoriel d’une étonnante richesse raconte aussi l’hybridation progressive des cultures et des genres musicaux, au sein d’une société allemande qui, bon gré mal gré, accepte désormais comme partie intégrante de son héritage ces sons et ces mots voyageurs.

Réalisation: Cem Kaya

Pays : Allemagne / Turquie

Année: 2022

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