Turquie: l’opposant Ekrem Imamoglu face à son troisième procès depuis son élection à Istanbul – Anne Andlauer / RFI

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Un peu moins d’un mois après sa réélection à la tête de la plus grande ville turque, le maire d’Istanbul Ekrem Imamoglu affronte une nouvelle audience au tribunal ce jeudi 25 avril. Mais le désaveu subi par le président turc Recep Tayyip Erdogan aux municipales du 31 mars dernier pourrait mettre un terme à ces procédures, c’est en tout cas ce que veut croire M. Imamoglu.

RFI, le 25 avril 2024, par Anne Andlauer

Depuis sa première victoire en 2019, la justice a ouvert plusieurs procès contre Ekrem Imamoglu. Et cette figure de l’opposition en Turquie ainsi que son parti, le CHP social-démocrate, considèrent que ces démarches visent à barrer à la route à un rival potentiel de Recep Tayyip Erdogan.

C’est en fait le troisième procès auquel il fait face depuis qu’il est maire d’Istanbul. Le premier, pour « insulte », lui a valu une condamnation à deux ans et sept mois de prison, synonyme d’interdiction de mandat politique si la peine devait être confirmée en appel. Un autre procès pour insulte s’est terminé en acquittement. Quant à cette fois, le maire de la capitale économique du pays est poursuivi pour « corruption ».

Sauf que depuis sa victoire et celle de son parti aux municipales du 31 mars dernier, Ekrem Imamoglu est devenu le grand favori de l’opposition pour la présidentielle de 2028. Aussi, interrogé tout récemment en conférence de presse, l’édile veut croire que le pouvoir, qui a la main sur la justice, mettra un terme aux poursuites qui le visent.

Il le dit avec une image : « Si, malgré le message très clair des Stambouliotes, ils veulent continuer à manger le même yaourt que ces cinq dernières années, c’est leur problème, dit-il. Mais je suis très confiant quant au fait que la justice prendra sa décision sans faire d’erreur. Je m’attends à ce que la page de ce processus judiciaire se referme parce que ces procès n’ont aucune raison d’être. »

Sans le dire ainsi, le maire d’Istanbul estime que le président Erdogan n’a aucun intérêt à le « victimiser » en le privant de son mandat, car cela risquerait de se retourner contre lui aux prochaines élections.

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