Abaya : la France visée par « une campagne de diffamation » venant de Turquie – Benoît Leroy – LE POINT

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Depuis l’interdiction de l’abaya à l’école, une pluie de messages anti-français sont publiés. Une note confidentielle, révélée par « Le Parisien », évoque l’ampleur du phénomène précise Le Point dans un article du 6 septembre 2023

La France violemment attaquée sur les réseaux sociaux. Selon une note des services de l’État consultée par Le Parisien, la France est au centre d’une vaste campagne de diffamation numérique depuis la décision de Gabriel Attal, le 27 août, d’interdire le port de l’abaya dans les établissements scolaires.

L’article du Parisien.

Cette structure, créée en Turquie, tenterait ainsi de « décrédibiliser la France [au travers d’]une campagne de diffamation en arabe ». Le discours semble monter progressivement en Turquie, les services français ayant repéré un débat télévisé sur une chaîne publique turque où l’interdiction de l’abaya est expliquée par des motivations « racistes et coloniales ».

Selon nos confrères, peu de temps après l’annonce du ministre de l’Éducation nationale, plusieurs relais d’opinion influents et liés à la Turquie ont multiplié les messages sur les réseaux sociaux. Une partie de ces posts émane, selon la note des services de l’État, de « l’Organisation internationale de soutien au prophète de l’islam », réputée proche des Frères musulmans.

Cette structure, créée en Turquie, tenterait ainsi de « décrédibiliser la France [au travers d’]une campagne de diffamation en arabe ». Le discours semble monter progressivement en Turquie, les services français ayant repéré un débat télévisé sur une chaîne publique turque où l’interdiction de l’abaya est expliquée par des motivations « racistes et coloniales ».

Emmanuel Macron visé par la sphère islamiste

Par ailleurs, le 4 septembre dernier, Emmanuel Macron a accordé une interview au youtubeur HugoDécrypte. Au détour d’une question sur l’abaya, le chef de l’État avait évoqué la mémoire de Samuel Paty, assassiné dans son collège pour avoir montré des caricatures de Mahomet. « Nous vivons aussi dans notre société avec une minorité, des gens qui, détournant une religion, viennent défier la République et la laïcité. Ça a parfois donné le pire. On ne peut pas faire comme s’il n’y avait pas eu d’attentat terroriste et Samuel Paty », avait déclaré le président. Mercredi, la note confidentielle indique que cette déclaration est « massivement instrumentalisée » par une frange de la sphère islamiste.

En tout état de cause, en France, le débat autour de l’abaya est loin d’être clos. Mardi, le Conseil français du culte musulman a exprimé des craintes après cette interdiction. Le CFCM s’inquiétant des « risques élevés de discriminations » par la décision de Gabriel Attal. Alors que le Conseil d’État doit se prononcer sur un autre recours, le CFCM ne ferme pas la porte à une autre saisine de l’instance. Mercredi, la moitié des enseignants d’un lycée de Stains (Seine-Saint-Denis) se sont mis en grève pour dénoncer l’interdiction du port de l’abaya. Un mouvement anticipé par les « services », toujours dans cette même note.

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