Turquie : la médecin qui avait évoqué l’utilisation d’armes chimiques contre les Kurdes reste en prison – Sud Ouest

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« Détenue depuis le 26 octobre dans une prison d’Ankara, une docteure respectée de Turquie est accusée de « propagande terroriste » par la justice pour avoir demandé une enquête sur le recours à des armes non conventionnelles contre les Kurdes » rapporte Sud Ouest du 29 décembre 2022.

La présidente de l’Union des médecins de Turquie (TTB), Sebnem Korur Fincanci, jugée pour « propagande terroriste », sera maintenue en détention jusqu’à la prochaine audience de son procès le 11 janvier, a décidé jeudi un tribunal d’Istanbul.

Fincanci est détenue depuis le 26 octobre dans une prison d’Ankara pour avoir réclamé une enquête sur des accusations de recours à des armes chimiques par l’armée turque dans le nord de l’Irak contre des combattants du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), relayées par des médias prokurdes et des élus de l’opposition. Ankara avait aussitôt dénoncé une campagne de « désinformation ».

« Je ne vais pas présenter de défense […], car ce que j’ai fait n’est pas un crime et fait partie de mon travail de docteure », a lancé la médecin, qui encourt jusqu’à 7 ans et demi de prison. « Si je suis une terroriste, de quelle organisation terroriste suis-je membre : la Fondation des droits de l’homme ou [l’organisation] Médecins pour les droits de l’homme ? », a-t-elle interrogé, remettant en cause l’impartialité de ses juges.

Protestations

L’arrestation fin octobre de Sebnem Fincanci, âgée de 63 ans, avait déclenché des manifestations à Istanbul.

Amnesty International et Human Rights Watch ont lancé un appel commun avec cinq autres organisations à la libération de Fincanci dans l’attente de l’issue de son procès.

Sud Ouest, 29 décembre 2022

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