Turquie: les voix de la gauche pro-kurde convoitées pour les municipales à Istanbul / RFI

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En Turquie, le principal parti de la gauche pro-kurde, le DEM, organisait ce dimanche 17 mars à Istanbul un grand rassemblement pour la fête de Norouz, qui célèbre l’arrivée du printemps. À deux semaines du scrutin municipal, les voix des électeurs du mouvement sont particulièrement convoitées, notamment dans la capitale économique du pays.

RFI, le 18 mars 2024

(avec la correspondante de RFI à Istanbul, Anne Andlauer)

À Istanbul, le maire sortant d’opposition Ekrem Imamoglu a besoin qu’une large partie des électeurs du DEM votent pour lui, afin de l’emporter face au candidat du pouvoir. Le parti pro-kurde a choisi de présenter sa propre candidate. À l’heure du choix, les électeurs du DEM sont partagés.

Vêtu d’un costume traditionnel kaki, Ümit, un électeur du parti pro-kurde, ne se pose même pas la question : puisque son parti présente une candidate à Istanbul, il votera pour elle. « On n’a pas à rester coincés entre le pouvoir et l’opposition, nous ne sommes pas là pour faire gagner ou perdre untel ! On doit montrer notre force », dit-il.

Le maire d’istanbul

En 2019, c’est en partie grâce au soutien du parti pro-kurde qu’Ekrem Imamoglu, l’actuel maire, avait gagné le scrutin face au candidat du pouvoir. Cette année, l’opposition est divisée. Mais pour l’emporter à nouveau, M. Imamoglu a besoin qu’un nombre suffisant d’électeurs des autres partis d’opposition votent pour lui, et non pour le candidat de leur parti.

C’est ce que compte faire Erdal, un électeur du DEM justement : « Je voterai Imamoglu. C’est un sujet de débat entre militants du parti, mais on sait tous que notre candidate ne peut pas gagner et que si le pouvoir récupère Istanbul, ce sera encore pire. »

Zeynep, 20 ans, est indécise. Si elle vote finalement pour Ekrem Imamoglu, ce ne sera pas de gaieté de cœur. « J’hésite parce que je sais tout le mal que le pouvoir peut faire. Mais Ekrem Imamoglu ne me paraît pas sincère. Il se soucie des Kurdes et se met à dire des mots en kurde uniquement quand il y a des élections », estime-t-elle.

Au sein du parti pro-kurde, les débats entre électeurs sur l’attitude à adopter dureront jusqu’au jour du scrutin, le 31 mars prochain.

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